Namanga est un territoire massaï situé à la frontière de la Tanzanie, dans la brousse. On y retrouve la paroisse Saint-Paul, paroisse qui comprend un vaste territoire de 14 villages.
Dans ces villages, les femmes doivent souvent marcher jusqu’à 14 km, chaque jour, pour aller chercher de l’eau. Il est donc facile de comprendre, qu’après toutes ces heures de marche pour aller chercher le précieux liquide, l’eau devient une denrée rare que l’on économise. C’est pourquoi les femmes s’en servent uniquement pour la consommation et la cuisson des aliments. Se laver est secondaire et faire pousser des légumes est impensable. C’est ce constat qui m’a amenée à m’impliquer dans un projet de forage de puits pour une communauté… et ensuite une autre, et encore une autre. Si bien qu’aujourd’hui, en plus de me consacrer aux personnes les plus démunies, je travaille sur trois nouveaux forages de puits ainsi que sur une quinzaine de systèmes de récupération d’eau de pluie.
L’accès à l’eau étant plus facile, les femmes de certains villages ont manifesté leur désir d’avoir des jardins, à proximité des puits, afin de faire pousser des légumes. De cette manière, elles pourraient contribuer à éradiquer la famine qui les touche chaque année, principalement en temps de sécheresse. Pendant cette saison, les hommes sont obligés d’aller faire paître leurs animaux jusqu’à plus de deux cents kilomètres. De ce fait, les familles ne peuvent plus profiter du lait des animaux, ni même vendre les surplus de lait quand il y en a. Durant cette période, les mères et leurs enfants deviennent particulièrement vulnérables.
Je connais personnellement une femme massaïe de Namanga. Elle parle la langue massaïe, le kiswahili et l’anglais et, de plus, elle est très impliquée dans la communauté tant dans les groupes de travailleurs en santé communautaire que dans tout ce qui existe de groupes de support dédiés à la population. Elle lutte également contre la mutilation génitale féminine et fait la promotion de la condition de la femme.
Elle a déjà reçu une formation pour faire des jardins communautaires dans des sacs. Après en avoir longuement discuté, nous pensons que ces jardins communautaires ainsi qu’un petit espace de jardin emmuré de pierres (communément appelé «trou de serrure») seraient l’option idéale pour ces familles qui vivent dans cette brousse semi-aride où le sol est extrêmement sec.